lundi 24 septembre 2012

Pourquoi faut-il toujours qu'on ait un timing aussi serré ?

"Bon, aujourd'hui j'ai cours de 9h à 11h et de 13h30 à 16h. Avec la réunion pédagogique à 17h, le mieux serait qu'on se retrouve vers 11h pour bosser cet article.
- Je ne pourrai pas, on a une visioconférence pour le consortium du projet [Insérer ici un nom de projet scientifique] à 10h, ça risque de durer un moment.
- OK, bah dans ce cas on peut essayer de déjeuner ensemble, comme ça tu me raconteras ce qui s'est dit à la visio.
- On peut faire ça. Sinon tu as relu le dossier pour l'appel à projet ANR ? La deadline est ce soir.
- Ah mince ! Bon, avec un peu de chance, le TP sera calme, je devrai pouvoir relire ça..."

Comme je l'ai expliqué dans mon billet de lundi dernier, une grande partie des enseignants à l'université combinent deux activités : l'enseignement et la recherche. Cette association est forte de sens : les chercheurs étant par fonction chargés de créer (ou d'exhumer) de la connaissance, ils sont tout indiqués pour diffuser cette connaissance aux étudiants, assurant que la nouvelle génération reçoive un enseignement de pointe. Cependant dans la pratique cette combinaison d'activité est compliquée à tenir en place et maintenir, en grande partie pour des questions de rythme et de timing.

En effet enseignement et recherche fonctionnent sur des tempos différents, et réussir à concilier les deux demande parfois de grands efforts d'équilibriste. Une vision simple de la question serait de se dire qu'un enseignant-chercheur consacre la moitié de sa semaine à dispenser ses enseignements, et consacre l'autre moitié à sa recherche, mais les choses se règlent rarement aussi simplement.
En pratique les enseignements courent de septembre à juin (de façon large, ça peut aussi être d'octobre à mai). Les 192 heures de service (présence en classe devant les étudiants) se répartissant sur environ 32 semaines de cours, soit 6h par semaine. Si l'on applique la règle (officielle) consistant à considérer qu'une heure de cours correspond au total à 4 heures de travail (en ajoutant la coordination, la préparation, la veille, les corrections, etc.) cela veut dire que pendant ces 32 semaines l'enseignant chercheur travaille en moyenne 24h hebdomadaires sur ses enseignements, ne laissant que 11h hebdomadaires pour la recherche (plus les 20 semaines sans enseignement). De plus il faut voir que les emplois du temps sont rarement optimaux : des enseignements dispersés sur quelques jours, avec des creux d'une ou deux heures entre deux cours, un emploi du temps à géométrie variable en fonction des phases de l'année (ou au moins des semestres). Les activités d'enseignement imposent un rythme avec lequel il faut composer. Et encore, quand on ne se retrouve pas chargé par les heures complémentaires, en théorie facultative mais dans la pratique presque obligatoires dans beaucoup d'établissements (qui se voit dire aux étudiants « désolé mais on annule un quart des cours du semestre, les profs ne veulent pas faire d'heures supp »?). Les heures complémentaires s'entassant elles aussi sur les fameuses 32 semaines de cours, on arrive facilement à un stade où certains enseignants ne trouvent simplement plus de temps pour autre chose que l'enseignement pendant une grande partie de l'année, et ne se consacrent à la recherche que pendant les périodes « de creux ».

Du coté de la recherche justement, il faut également du temps, et généralement de grandes plages afin de pouvoir se concentrer sur un sujet. La recherche n'avance pas à coups d'une heure par-ci une heure par là. En général pour être efficace en recherche il faut pouvoir y consacrer des demi-journées ou journées d'activité entières afin d'avoir le temps de creuser son sujet ou de réaliser une opération (écriture de code, recherche de documentation, manipulation, etc.) dans de bonnes conditions. On constate déjà qu'il est donc difficile de caser des « moments » de recherche dans un emploi du temps qui souvent ressemble à un gruyère. Certains établissements réussissent à assurer à leurs enseignants-chercheurs un emploi du temps aménagé pour faciliter l'organisation de la recherche, mais ce n'est pas toujours possible pour des raisons pratiques (il faut bien que les cours aient lieu).
Mais en plus, certaines périodes de l'activité de recherche demandent clairement un investissement en temps de quelques jours ininterrompus : l'écriture d'un article, le déplacement dans une conférence, la relecture d'une thèse, la rédaction d'un projet scientifique (indispensable pour avoir les financements permettant d'avancer dans ses travaux), ces activités sont clairement exigeantes et ne peuvent pas être menées de façon éparse. Les deadlines en recherche ayant beau avoir parfois une certaine souplesse (après tout entre pairs nous nous comprenons), elles constituent des jalons qu'il faut être en mesure de respecter, ou alors renoncer à certaines parts de son activité.

Face à cette dualité des tempos d'enseignement et de recherche, chacun d'entre nous doit choisir sa stratégie : certains réussissent à faire adapter leurs enseignements en fonction de leur activité scientifique, concentrant leurs cours sur une partie de la semaine (ou du semestre) et en déplaçant quelques uns quand ils ont un déplacement à effectuer. D'autres essaient de fonctionner par phase, avec un temps d'enseignement marqué puis un temps consacré exclusivement à la recherche. D'autres s'efforcent de faire avancer leur recherche les soirs et les week-ends, réglant le dilemme en mettant de coté leur vie personnelle (ceux qui ricanent des supposés enseignants-fainéants ne réalisent pas la chance qu'ils ont de pouvoir considérer leur journée finie quand ils quittent le bureau à 19h). Mais dans tous les cas, jongler avec ces tempos différents (et encore je ne parle pas de la charge administrative) devient une activité en soi pour les enseignants-chercheurs, et les tendances récentes tendent à montrer que ce n'est pas près de s'infléchir.

lundi 17 septembre 2012

The hero with a thousand faces - part 1

8h du matin. Des étudiants au visage fatigué (toujours à cette heure-ci) entrent dans l'amphi. Ils s'installent, discutent. Certains finissent leur café pris au distributeur du hall, d'autres commencent déjà à rouler la cigarette qu'ils fumeront en sortant vers 9h30, d'autres encore positionnent leur sac confortablement sur la tablette devant eux, et décident de finir leur nuit. Entre alors un enseignant, qui prend place sur l'estrade, allume le vidéo-projecteur, et démarre la présentation qui servira de support à ce premier cours de la journée.
La question est alors : qui est ce prof ? Ou plutôt qu'est-il ?
En effet, il n'y a pas UN prototype d'enseignant universitaire, ce serait incroyablement trop simple. Les enseignements de l'université sont assurés par plusieurs catégories d'enseignants qui répondent à des aspects divers de la mission de transmission de connaissance. Et par conséquent, pour donner un peu de structure à cette présentation, il va falloir définir une clé de tri.
On peut envisager plusieurs façons de différencier les enseignants d'université. En premier lieu par la nature précise de leur activité. En effet nous trouvons normalement dans toute formation des enseignants-chercheurs (qui conjuguent comme leur nom l'indique une activité d'enseignement et une activité de recherche), des enseignants à temps plein (qui se dédient uniquement à l'enseignement, et en font donc plus en volume) et des intervenants professionnels (qui ajoutent à l'aspect « académique » de l'université une véritable expérience de terrain).
Mais nous pouvons également distinguer les enseignants en fonction de leur statut. Alors que le plus fort des troupes est constitué de membres permanents (fonctionnaires dans la plupart des établissements, ou en CDI dans d'autres), nous pouvons également trouver des contractuels (qui bénéficient de contrats d'un à trois ans potentiellement renouvelables) et de vacataires (qui eux sont payés à l'heure, et normalement ne sont là que pour combler des besoins ponctuels, même si cette ponctualité est parfois récurrente).

Et à tout seigneur, tout honneur, le billet d'aujourd'hui se concentrera sur les enseignants archétypaux, ceux auxquels on pense en premier quand on parle d'université : les enseignants-chercheurs.

Des chercheurs qui cherchent, on en trouve...


L'enseignant-chercheur est par définition la brique de base d'une formation universitaire. Un individu chargé de créer (ou exhumer) de la connaissance et de la retransmettre aux nouvelles générations. Par défaut, un enseignant-chercheur doit 1600 heures de travail annuel à son établissement. La moitié doit être consacrée à l'enseignement (dont 192 heures passées directement en présence des étudiants, le reste couvrant les préparations, les corrections, la veille, les nombreuses réunions de coordination des équipes et les responsabilités diverses et variées) et l'autre à la recherche (sanctionnée par la nécessité de fournir une certaine quantité de production scientifique).

Les Professeurs d'Université sont les enseignants-chercheurs qui président aux destinées des universités. Ce sont tous des individus expérimentés, qui ont démontré l'importance et la pertinence de leur travaux, ainsi que leur capacité à encadrer et diriger des recherches (à l'exception du milieu des sciences juridiques, le recrutement en tant que Professeur nécessite d'abord l'obtention d'une Habilitation à Diriger les Recherches – ancien doctorat d'état – qui sanctionne plusieurs années de travaux de recherche). Les Professeurs d'Université ont un rôle moteur et décisionnel dans leurs établissements : ce sont eux qui dirigent les thèses, les équipes de recherche, les laboratoires. En général (bien que ce ne soit pas une obligation), les présidents d'université sont Professeurs. Dans certaines disciplines, ce sont eux qui sont responsables des Cours Magistraux, laissant la réalisation des Travaux Dirigés et Pratiques aux autres grades.

Les Maîtres de Conférence sont de leur coté les troupes de base (enfin de base, ce sont tout de même déjà des enseignants-chercheurs accomplis). Titulaires d'un doctorat, et également titulaires de leur poste, ils sont chargés d'enseigner et chercher, mais avec un niveau de responsabilité moindre. Dans la pratique, tout maître de conférence ayant vocation à vouloir devenir Professeur un jour (en tout cas c'est comme cela qu'on nous le présente), beaucoup tachent assez rapidement d'assurer des responsabilités conjointes avec des Professeurs de leur équipe (animation scientifique, encadrement d'une thèse dont la direction est assurée par un Professeur, etc.) en vue de la préparation de leur propre HDR. Si les PU assurent normalement toutes les grandes responsabilités scientifiques, on retrouve très régulièrement des MCF comme responsables de formation ou chefs de départements.

Après les titulaires viennent les contractuels, qui là encore peuvent être de deux types.
Les Attachés Temporaires d'Enseignement et de Recherche sont de jeunes enseignants-chercheurs, qui travaillent comme contractuels en préparant un éventuel recrutement comme titulaire. Ce sont généralement des doctorants en fin de thèse ou des docteurs ayant fraichement soutenu, et ces contrats leur permettent de vivre et d'exercer leur activité (et donc de gonfler leurs dossiers) le temps de passer les qualifications aux fonctions de maître de conférence et de passer les concours de recrutement. Un ATER effectue autant d'enseignements qu'un PU ou MCF et a tout intérêt à être très actif en recherche s'il veut être recruté un jour. Cependant, vu son statut de contractuel, il n'assure pas forcément de responsabilité de cours (même si cela peut arriver quand il apporte une compétence très pointue dans son équipe éducative) et n'assure certainement pas de responsabilité administrative. Un contrat d'ATER a une durée d'un an. Il est renouvelable une fois nationalement (c'est à dire qu'il n'est pas possible de mettre le compteur de renouvellements à zéro en changeant d'établissement). La plupart des nouveaux docteurs savent donc qu'ils ont deux ans pour essayer de trouver un poste (même s'il est possible de rester dans le milieu après en tant que chercheur pur en post-doc, les chances de recrutement diminuent au fil des années).

Les Moniteurs sont eux des doctorants (donc de jeunes chercheurs) qui bénéficient d'un programme particulier visant à les préparer à de futures carrières d'enseignant-chercheur. Ces doctorants signent donc en parallèle de leur thèse un contrat de trois années (non renouvelable, d'autant que les financements de thèse ne sont normalement que sur trois ans) en vertu duquel ils doivent effectuer le tiers du service d'un enseignant chercheur (soit 64 heures) et suivre également des formations à l'enseignement (pour sortir du cliché du chercheur ne connaissant rien à la recherche). Le fait de passer par le programme de monitorat est clairement un plus pour tout doctorant souhaitant continuer sa carrière à l'université, mais ce n'est pas une obligation pour autant (la preuve en est, je n'ai pas eu l'occasion d'être moniteur pendant ma thèse, et j'ai tout de même obtenu un poste de maître de conférence plutôt rapidement). Les moniteurs assurent essentiellement des enseignements en travaux pratiques et travaux dirigés, et sont normalement limités aux enseignements de niveau Licence (les enseignements de niveau Master étant par définition plus stratégiques et plus pointus, il est en effet raisonnable de ne les confier qu'à des enseignants expérimentés).

Et finalement, les moins bien lotis de cette cohorte d'enseignants-chercheurs sont des Agents Temporaires Vacataires. Par définition un vacataire est une personne engagée pour intervenir ponctuellement en enseignement et payée uniquement à l'heure de cours effectuée. Les statuts de vacataire permettent de recruter soit des intervenants professionnels (dont nous parlerons dans un prochain billet), soit des chercheurs ne bénéficiant pas de contrat d'enseignement en bonne et due forme. On retrouve donc parmi les vacataires des doctorants n'ayant pas bénéficié du programme de monitorat mais souhaitant tout de même enseigner (pour l'amour de l'art, et pour préparer leur CV) et également des post-doc ou chercheurs à temps-plein qui veulent effectuer un peu d'enseignement en à-coté. Ce sont les enseignants-chercheurs ayant les positions les moins enviables dans un établissement. D'une part leur rémunération est moindre, car ils ne sont payés que pour leurs heures de présence devant les étudiants (et donc pas pour les taches de préparation/correction/coordination) et d'autre part parce qu'ils ne sont employés qu'en renfort quand l'équipe titulaire ne suffit pas (et ne peut pas prendre plus d'heures complémentaires pour couvrir les besoins) et peuvent donc se retrouver très peu sollicités sur une année. Il n'y a pas de minimum de service pour un intervenant vacataire, mais ils ne peuvent par contre pas excéder 96 heures pour un doctorant et 192 pour une personne en poste.

Cette diversité de statuts est une force pour les universités, si elle est bien exploitée. Avec des enseignants titulaires assurant l'ossature des formations (et le lien de celle-ci aux évolutions des différentes disciplines, via la veille et la recherche) et des contractuels et vacataires apportant un sang neuf (et souvent un regard nouveau) sur leurs domaines. Elle constitue aussi une préparation progressive pour les futurs enseignants-chercheurs, qui ont généralement 4 ou 5 années d'enseignement à temps partiel derrière eux (3 ans de thèse plus 1-2 ans de contrat) avant d'être recrutés comme titulaires. Cependant cette diversité implique un roulement des équipes important, exercice compliqué dans les petites structures qui pourraient apprécier un peu de stabilité, et nécessite pour être complète d'autres enseignants : des enseignants à temps plein et des professionnels. Mais ça, c'est pour une fois prochaine.

lundi 10 septembre 2012

The Great Game

Aujourd'hui a eu lieu la première séance du module complémentaire (le terme officiel des programmes de DUT pour « option ») Conception et Programmation de Jeu Vidéo que nous avons décidé de mettre en place dans notre formation. Ce module a eu son petit succès au sein de la promotion, ce qui va nous permettre de travailler avec deux groupes d'une taille tout à fait acceptable (nous avons même du refuser du monde pour ne pas nous retrouver en sur-effectif).

Ce succès est typique des formations proposant du jeu vidéo dans leur cursus. Autant chez les étudiants en informatique que chez les créatifs, le jeu vidéo est un thème qui fait rêver et attire. D'ailleurs outre-manche les universités ne s'y sont pas trompées et beaucoup proposent des cursus dans ce domaine depuis des années. Cependant cette attractivité a ses inconvénients. Le jeu vidéo a beau être un domaine prolifique, c'est un petit milieu qui propose peu d'emplois, et sur des métiers très identifiés et segmentés. Ainsi en Grande-Bretagne on ne compte plus le nombre d'étudiants qui, leur Master de Game Design en poche, ont finalement du changer de branche car ne trouvant pas de métier dans le milieu. Lorsque l'on ajoute que les études en Angleterre coûtent beaucoup plus cher qu'en France (je ne bénirai jamais assez le système public français sur ce point) et que les jeunes s'endettent pour aller à l'université, on visualise mieux les limites des systèmes de « mise en concurrence » des établissements et de leurs conséquences pour les premiers concernés : les étudiants.

Toujours est-il que même si nous savons suivre les attentes de nos étudiants, nous le faisons avec parcimonie. Notre propre option ne prend qu'une quarantaine d'heure sur le cursus (qui compte 1800 heures de formation) et débouchera éventuellement sur des idées de projet tuteuré. Notre objectif est d'amener nos jeunes informaticiens à prendre conscience de la variété de métiers qui existent dans le domaine du jeu et du large panel de compétences qui interviennent dans un jeu avant sa diffusion. Beaucoup pensent encore qu'il suffit de programmer pour faire un jeu, mais c'est loin d'être assez : un jeu est avant tout une question d'idées, de gameplay, d'ergonomie, d'ambiance graphique et sonore. La programmation y est l'outil permettant de mettre le reste en fonction, mais pas (plus) le point essentiel.

En bilan de cette première journée (1h30 de cours, 3h30 de TD) j'ai eu une impression assez positive. Les étudiants sont là par choix, intéressés par le sujet, ce qui permet une qualité d'écoute et de participation clairement appréciables. Le travail qui servira de fil rouge pour ces séances (développer un prototype de jeu, en partant de l'idée initiale jusqu'à la réalisation d'un niveau de démonstration) les motive et amorce bien les choses. Maintenant, il va falloir au cours des semaines à venir traiter de sujets plus techniques ou abstraits (le premier cours consistait à définir le jeu vidéo et à retracer son histoire et son évolution) et voir si les étudiants suivent la montée de niveau.

Mais pour l'instant, j'ai un amphi d'architecture des ordinateurs à finir de préparer pour demain. Pas le temps de se reposer sur les lauriers que je me suis moi-même envoyé.

lundi 3 septembre 2012

Reboot the Universe

Une année s'achève, une autre commence. Vendredi nous avons remis leurs attestations de réussite (en attendant que les vrais diplômes soient imprimés) à nos étudiants apprentis. L'occasion de les saluer et de leur souhaiter toute la chance du monde pour tout ce qui les attend à présent. Aujourd'hui se tenaient les réunions de pré-rentrée des enseignants, afin de placer les bases de début d'année. Demain arrivent nos nouveaux étudiants, une promotion complète de nouveaux visages qui vont marcher dans les pas de leurs prédécesseurs. Demain tout recommence à zéro, ou presque.
Au final les années se suivent mais ne se ressemblent jamais tout à fait. Bien entendu il y a des invariants, mais les changements sont bien là d'une année sur l'autre. De nouveaux collègues à accueillir, de nouveaux cours, des changements de méthode, d'organisation, d'objectifs. Et également des étudiants entrant qui ne sont pas la copie conforme de ceux qui nous quittent (même si le temps a tendance à nous donner cette impression).
Au menu de cette année le lancement d'une nouvelle option : un cours sur la conception de jeux vidéo, qui je l'espère va intéresser nos étudiants de deuxième année, et une révision de certains de mes cours qui ne m'ont pas donné satisfaction l'an dernier. Au menu aussi une rationalisation de mon organisation de travail. Le temps aidant, les charges et responsabilités commencent à se cumuler, et je vais devoir gagner encore en efficacité si je veux faire front correctement. Coté recherche je vais devoir changer mon fusil d'épaule et revoir ma stratégie. L'essentiel de mes efforts l'année passée a été consacré à participer à des montages de projets afin de récupérer les fonds pour recruter des doctorants, mais en cette période c'est finalement une stratégie peu efficace. Je vais devoir redimensionner mes projets et chercher directement du coté des collaborations avec des entreprises sur des thématiques de R&D. Je pourrai toujours repasser ici dans un an pour rendre compte de l'efficacité du processus.

Du coté de ce blog, le lancement a été cahin-caha et très irrégulier, il va probablement évoluer et trouver finalement son ton dans les mois qui viennent (ou sombrer dans le manque de temps et de pertinence du contenu). J'ai quelques sujets à développer, et éventuellement un travail que je vais lancer en fil rouge si le temps me le permet. Bref, là je fais du teasing, et il faudra que je tienne toutes mes promesses.

Dans l'immédiat, j'ai une présentation de rentrée à préparer, un cours d'introduction à revoir, et une présentation d'option à mettre au point, la routine reprend son cours.