vendredi 24 août 2012

Macho Man

Ce blog n'est pas très actif ces temps-ci, la faute à un manque de motivation quand il s'agit de se poser quelques minutes et d'écrire de nouveaux posts. Voici cependant une petite contribution estivale, qui va parler de jeu, et surtout de joueurs, sur un sujet d'actualité.

Depuis quelques semaines toute une partie d'internet bruisse d'un scandale qui, s'il est loin d'être jeune sur le fond, a pris un nouveau jour récemment : la question du sexisme/machisme dans le jeu vidéo et dans les communautés de joueurs. Récemment, c'est @Mar_lard qui a tiré la sonnette d'alarme en dénonçant un article de Joystick qui présentait le prochain Tomb Raider et l'allégorie de viol sous-tendant une partie de son thème principal sous un angle clairement déplacé (ici pour le post de Mar_lard, ici et ici pour des survols de l'affaire).

Du coup le sujet éclate et ouvre sur une remise en question plus générale du milieu du jeu et de ses communautés : sexualisation à l'excès pour « faire vendre », harcèlements en ligne (qui ne sont pas sans rappeler la question du harcèlement de rue dont qui a aussi été mise en lumière ces dernières semaines), les cas sont révélateurs et loin d'être nouveaux (après tout, Tomb Raider date de 1996, et Custer's Revenge faisait déjà frémir en 1982). C'est donc un fait indéniable : une partie du marché du jeu vidéo, et une partie de la communauté des joueurs font preuve de comportements qui s'accordent peu avec les exigences d'une société contemporaine et proclamant l'égalité entre les sexes. (et pour celles et ceux qui auraient encore des doutes Fat, Ugly or Slutty finira de vous éclairer)

Une partie, pas un tout ? C'est le plus vraisemblable. Personne n'irait imaginer que tous les joueurs sont des harceleurs pervers cachés derrière leurs écrans et que tous les éditeurs raisonnent encore sur les canons du « le sexe fait vendre » pour nous refourguer leurs jeux. Et là intervient une question loin d'être anodine si l'on veut bien comprendre le phénomène : quelle partie ? En effet pour s'attaquer au problème il convient de le délimiter et de l'identifier correctement. Ce machisme est-il le fait d'une vaste majorité de joueurs ou simplement d'un petit nombre qui à lui seul réussit à ternir l'image de toute une communauté ? Ces joueurs machistes appartiennent-ils à un groupe social ou d'âge identifiable ? Le problème est-il général ou lié à certaines catégories de jeux ? D'ailleurs est-ce un problème spécifique au petit monde du jeu vidéo ou les phénomènes auxquels nous assistons ne sont-ils que le reflet d'un machisme ambiant qui touche à l'ensemble de la société ? Il faut bien réaliser que les réponses à apporter ne seront certainement pas les mêmes si l'on vient à constater que le phénomène touche essentiellement de jeunes adolescents jouant à des FPS ou si l'on remarque que ce machisme n'est que l'expression d'une tendance sexiste globale véhiculée à travers tout un ensemble culturel (ou tout autre résultat, je n'irai pas prétendre, faute d'informations, que nous sommes face à l'une de ces deux situations).
Je n'ai pas ici les réponses à ces questions (sinon je les livrerai de suite au lieu de simplement poser les questions) et je n'ai pas encore eu le temps de rechercher des études pouvant exister sur le sujet, mais il semble important, pour mettre un terme ou au moins endiguer ces comportements, qu'une étude sociologique soit menée sur ces thèmes. Cela prendra malheureusement du temps, et il ne s'agit certainement pas de demander aux victimes de ces situations de patienter gentiment en attendant que ça passe, mais cela sera certainement nécessaire à terme pour agir de façon efficace.

En attendant ce semestre l'établissement pour lequel je travaille propose une option sur la création de jeux vidéo. Coïncidence, il avait justement été prévu d'y intégrer un cours sur la question des Gender Studies dans le jeu vidéo, afin d'ouvrir un peu les horizons d'une promotion composée à 90% de jeunes hommes. Il faut croire que le sujet est vraiment dans l'air du temps.

3 commentaires:

  1. Je ne comprends absolument pas ce débat. Ni son fondement, ni ce qui est reproché, ni les solutions demandées ... bref ... :/

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  2. Cher collègue,

    Je suis ton remplaçant a l'ULR dans la poste de thésard que tu occupais voici quelques années, et je poursuis le projet, on a d'ailleurs cause deux, trois fois au début de ma thèse par mail, qui en est a son terme maintenant, Inch'allah. Je publie, un peu, mais j'aimerais plus... Je suis roliste, comme toi, enfin je l’étais... Et je fais une thèse en psycho clinique en même temps, pour occuper mon temps libre, a Rennes depuis la rentrée courante.

    Je voulais juste te dire que ce sujet n'est pas digne de toi, autant je me suis pris d’intérêt pour ton blog et pas mal de choses que tu peux dire sur ton boulot, entres autres, mais, franchement... Franchement... Une bande de cinglées qui s'emparent d'un article écrit a la truelle par un mec qui fantasme sur le viol d'un personnage de jeu vidéo... Pfff, t'as pas mieux a faire? Tu vas leur répondre quoi aux suffragettes? Que le viol c'est pas bien? Certes, mais ça on le sait déjà, parce qu'on parle de fantasme, et d’obscénités sur un amas de pixels dans un journal consulté en majorité par des ados, de sexe mâle, et qui n'ont pas perdu leur virginité... Ce n'est donc pas de cet ordre, tout le monde devrait rester dans son pré et les vaches...

    Déjà que tu te plains de pas avoir le temps de rien tu vas pas te mêler des affaires d'une castratrice qui confond viol réel, et censure de propos ineptes, pervers - avoués d'ailleurs- et obscénité. Car il bien question de ça: de purifier la sexualité DANS LA TÊTE des gens et plus seulement quand il commettent des délits. Ça, d'une, n'arrivera pas, deux, au pire on deviendra aussi puritains que les ricains, si ce n'est pas encore le cas...

    Et ça, c'est du fascisme, de la saloperie et de la merde. Donc, je t'ai pas dit, j'ai fait une maitrise en droit public spécialité politiques publiques et sciences politiques en même temps que ma deuxième année. C’était très intéressant. J'aime bien ton blog et ne va donc pas te rouler dans la fange avec ces vilaines gens.

    Bien amicalement.

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  3. Je veux dire il est plus facile de voir l’obscénité du mec qui a écrit l'article, et qui me fait a peine tiquer, que de voir l’obscénité de la violence de la censure a laquelle on veut le soumettre... Tu vois? Il faut qu'on puisse dire les choses, et je ne trouve ni meilleure ni pire la jouissance de la blogueuse que celle de l'auteur de l'article, la différence est que celle de la première est d'un ordre castrateur et politique: et elle veut la faire fermer au premier, ce qui est grave d'un point de vue coutumier, parce que si on va par la on peut plus rien dire de ses fantasmes dans la presse qui sortisse du politiquement correct. D'ailleurs, je ne sais pas si tu as remarque mais les gens qui écrivent du politiquement correct tout le temps sont souvent des fumiers, sur le plan perso. Le premier voudrait se faire Lara Croft façon Rough sex - on n'est que le produit de ses fantasmes et pas de son environnement-, se dégage de sa position de journaleux pour le dire de façon grivoise, comme a des copains de cour d’école... Ce qui relève de la gaudriole de gamin et pas de l'apologie du viol. C'est pourquoi, cher confrère, fais ce que tu as a faire le cœur léger... Et te mêle pas de ça, ça vaut pas la peine...

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