Aujourd'hui a eu lieu la
première séance du module complémentaire (le terme officiel des
programmes de DUT pour « option ») Conception et
Programmation de Jeu Vidéo que nous avons décidé de mettre
en place dans notre formation. Ce module a eu son petit succès au
sein de la promotion, ce qui va nous permettre de travailler avec
deux groupes d'une taille tout à fait acceptable (nous avons même
du refuser du monde pour ne pas nous retrouver en sur-effectif).
Ce succès est typique
des formations proposant du jeu vidéo dans leur cursus. Autant chez
les étudiants en informatique que chez les créatifs, le jeu vidéo
est un thème qui fait rêver et attire. D'ailleurs outre-manche les
universités ne s'y sont pas trompées et beaucoup proposent des
cursus dans ce domaine depuis des années. Cependant cette
attractivité a ses inconvénients. Le jeu vidéo a beau être un
domaine prolifique, c'est un petit milieu qui propose peu d'emplois,
et sur des métiers très identifiés et segmentés. Ainsi en
Grande-Bretagne on ne compte plus le nombre d'étudiants qui, leur
Master de Game Design en poche, ont finalement du changer de branche
car ne trouvant pas de métier dans le milieu. Lorsque l'on ajoute
que les études en Angleterre coûtent beaucoup plus cher qu'en
France (je ne bénirai jamais assez le système public français sur
ce point) et que les jeunes s'endettent pour aller à l'université,
on visualise mieux les limites des systèmes de « mise en
concurrence » des établissements et de leurs conséquences
pour les premiers concernés : les étudiants.
Toujours est-il que même
si nous savons suivre les attentes de nos étudiants, nous le faisons
avec parcimonie. Notre propre option ne prend qu'une quarantaine
d'heure sur le cursus (qui compte 1800 heures de formation) et
débouchera éventuellement sur des idées de projet tuteuré. Notre
objectif est d'amener nos jeunes informaticiens à prendre conscience
de la variété de métiers qui existent dans le domaine du jeu et du
large panel de compétences qui interviennent dans un jeu avant sa
diffusion. Beaucoup pensent encore qu'il suffit de programmer pour
faire un jeu, mais c'est loin d'être assez : un jeu est avant
tout une question d'idées, de gameplay, d'ergonomie, d'ambiance
graphique et sonore. La programmation y est l'outil permettant de
mettre le reste en fonction, mais pas (plus) le point essentiel.
En bilan de cette
première journée (1h30 de cours, 3h30 de TD) j'ai eu une impression
assez positive. Les étudiants sont là par choix, intéressés par
le sujet, ce qui permet une qualité d'écoute et de participation
clairement appréciables. Le travail qui servira de fil rouge pour ces
séances (développer un prototype de jeu, en partant de l'idée
initiale jusqu'à la réalisation d'un niveau de démonstration) les
motive et amorce bien les choses. Maintenant, il va falloir au cours
des semaines à venir traiter de sujets plus techniques ou abstraits
(le premier cours consistait à définir le jeu vidéo et à retracer
son histoire et son évolution) et voir si les étudiants suivent la
montée de niveau.
Mais pour l'instant, j'ai
un amphi d'architecture des ordinateurs à finir de préparer pour
demain. Pas le temps de se reposer sur les lauriers que je me suis
moi-même envoyé.
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